L’Elfstedentocht, course mythique Néerlandaise

Le tour des onze villes (Elfstedentocht) est une course de patinage de 200km qui a lieu aux Pays Bas. Bien qu’elle soit mythique dans son pays, très peu de personnes en ont déjà entendu parler. Pour cause, elle n’a eu lieu qu’à quinze reprises depuis sa création, en 1909…

Qu’est-ce que L’Elfstedentocht ?

En 1845, trois hommes ont l’idée de parcourir 200 kilomètres sur leurs patins pour faire un tour de onze villes Frisonne (région la plus au nord du pays) durant la même journée. Il leur faut plus de quatorze heures pour terminer leur boucle qui commence et se termine à Leeuwarden, en passant par Sneek, IJIst, Sloten, Stavoren, Hindelopen, Workum, Bolsward, Harlingen, Franeker et Dokkum.

Petit à petit ce tour, devient une tradition Frisonne qui voit de plus en plus de personnes essayer de battre le record des trois hommes. Puis en 1909, cette tradition devient une course : l’Elfstedentocht. Pim Mulier, qui en est à l’origine, crée par la même occasion l’association « De Friesche Elf steden », qui est en charge de l’organisation de la course depuis cette année-là.

La course n’a cependant pu avoir lieu que quinze fois depuis sa création. Se pratiquant sur la glace naturelle, cette glace doit être au minimum épaisse de quinze centimètres pour contenir les quelques seize mille participants sur les deux cents kilomètres. Épaisseur qu’elle a atteinte pour la dernière fois en 1997…

Le déroulement de la course

Le tour peut uniquement avoir lieu pendant une grosse vague de froid entraînant la gélation des canaux, rivières et lacs. Une fois la glace présente, il faut que celle-ci soit vérifiée par les « maîtres de la glace » pour savoir si elle est assez épaisse ou non. Vingt maîtres qui sont chacun responsables d’un périmètre, examinent et prennent ensemble la décision d’autoriser ou de refuser l’organisation de la course. La glace artificielle n’a été utilisée qu’une seule fois jusqu’à présent.

Malheureusement, le nombre de place est limitée: seuls les licenciés de l’association peuvent participer. Avec ces seize milles licenciés, l’association a dû bloquer les inscriptions pour pouvoir espérer une seizième édition. En effet, il serait trop dangereux de laisser s’élancer beaucoup plus de patineurs sur une glace de cette épaisseur. Les non licenciés ont néanmoins un petit espoir de participer en tentant leur chance dans un tirage au sort mais les places restent très limitées…

Le jour J, on distingue deux types de patineurs : les professionnels (seulement 250) et les amateurs (environ 16 000). Ils partent par groupe de deux mille patineurs à intervalles de vingt-cinq minutes à partir de cinq heures et demi du matin. Chaque ville possède un point de contrôle où les patineurs doivent se faire tamponner leur dossard pour prouver qu’ils n’ont pas triché et bien patiné les deux cents kilomètres. Ils ont jusqu’à minuit pour finir la course.

Son succès

Tout événement ayant lieu occasionnellement entraîne un engouement impressionnant. L’Elfstedentocht ne fait pas exception à la règle. Avec une moyenne d’une course tous les sept ans et surtout une attente de plus de vingt ans, les coureurs ainsi que les spectateurs sont à l’affût de la prochaine édition. Lors de la dernière édition, plus de deux millions de spectateurs, sois 10% de la population, étaient présents pour la course mythique. L’Elfstedentocht est l’événement sportif néerlandais. Tandis que l'enjeu de la victoire apparaît crucial pour certains d’entre eux, comme le dit Jorrit Bergsma, champion Olympique en 2014., d'autres considèrent une simple participation comme un honneur, avant tout, comme le montre le Prince, Willem Alexandre qui y participa en 1987 avec un pseudonyme.

Aura-t-on la chance de revoir cette course ?

Les chances de voir une nouvelle fois la course se sont divisées par trois lors des clinquante dernières années. Autrement dit, les chances de voir la course s’élancer sont passées d’une fois tous les quatre ans en 1950 à une fois tous les 15 ans en 2017… Certains se veulent optimistes quant à une nouvelle édition tandis que d’autres affirment déjà qu’elle n’aura jamais lieu. La seule chose que nous pouvons dire, c’est que... seul le temps nous le dira.