Tout ce qu’il faut savoir du conflit FIBA – Euroleague
- Arthur Chupin
- 24 avr. 2017
- 3 min de lecture

Depuis le début de la saison, un conflit permanent oppose deux institutions du basket international : la Fédération Internationale de Basket (FIBA) et l’Euroligue.
Pour bien comprendre les origines de ce conflit, il faut remonter aux années 90. Et plus particulièrement à un évènement qui a changé l’aspect du sport international à tout jamais : l’arrêt Bosman. Les plus avertis d’entre vous se remémoreront sûrement cette affaire qui a bouleversé les codes du sport international à tout jamais mais il semble important d’en rappeler les termes à ceux qui n’y sont pas familiers.
L’arrêt Bosman se rapporte au litige opposant le joueur de football belge Jean-Marc Bosman à son club du FC Liège, lequel avait refusé son transfert vers le club français de Dunkerque, Bosman a porté l'affaire devant la Cour de justice des commissions européennes (CJCE), en contestant la conformité des règles régissant les transferts, au regard du droit communautaire. La CJCE a alors donné raison au footballeur en raison de la liberté des travailleurs à exercer leur corps d’activité où ils le souhaitent.
Cette décision va alors un impact énorme sur le basket international. les joueurs dits "Bosman" vont alors inonder les meilleurs championnats européens à moindre coût, au grand dam des nationaux, souvent délaissés car plus onéreux. Les joueurs français évoluant en Pro A, notamment, ont alors connu un chômage plus important, soumis à cette concurrence, légale mais considérée comme un rien déloyale.
La création de l’Euroligue pour pallier à la dominance américaine
C’est à donc à ce moment précis que se basent les fondements de notre sujet. En effet, pour rester au plus haut niveau malgré le départ de certaines de leurs pépites vers la NBA, les plus grands clubs du vieux continent s’unissent autour d’une organisation privée : L’Euroligue, pour relancer la compétitivité au sein du basket européen.
Après un premier conflit houleux, l’Euroligue devient alors responsable de l’organisation des principales compétitions de basket européen au détriment de la FIBA. Le rôle de la FIBA est encore plus limité lorsque, en 2004 les fenêtres internationales (périodes d’intersaisons permettant aux équipes nationales de disputer des matchs qualificatifs pour les compétitions internationales) sont supprimées et déplacées sur les périodes estivales. Ceci permettant, comme vous vous en doutez, de favoriser la présence des joueurs européens évoluant en NBA. LA FIBA voit alors son rôle sur l’organisation du basket mondial se réduire année après année, concurrencée à la fois par la NBA et par l’Euroligue.
La réaction de la FIBA
Toutefois, la FIBA, non contente de son nouveau rôle à jouer au sein de l’organisation du basket international a décidé de réagir. Pour ce faire la Fédération Internationale de Basket a décidé d’une refonte totale de son calendrier, afin de reprendre l’emprise sur l’organisation des compétitions internationales. La refonte de son calendrier s’illustre tout d’abord par une tenue des championnats du monde un an plus tard que prévu initialement (2019 au lieu de 2018) afin de mettre en place dans un second temps une réforme qui vient bouleverser l’organisation des équipes de basket nationales.
En effet, la FIBA a décidé de remettre en place ses fenêtres internationales originelles (en février, juin, septembre et novembre), périodes qui, comme nous vous l’avons expliqué précédemment, permettent aux équipes nationales de disputer leurs matchs qualificatifs pour les grandes compétitions internationales (Euro et championnat du monde).
Et c’est là que le principal problème se pose. Effectivement, ces périodes se situent au cœur des grands championnats européens et américains : une forme de pied de nez de la part de la FIBA aux deux organisations qui l’avaient délaissée par le passé : la NBA et l’Euroligue.
Un pied de nez qui passe très mal auprès des organisations citées précédemment, lesquelles ont décidé il y a peu de ne pas autoriser leurs joueurs à disputer des matchs durant ces fenêtres internationales.
Des qualifs sans Batum ou Gobert?
Une décision lourde de conséquences quant on pense au manque à gagner pour certaines équipes nationales. Dans le cas de la France, par exemple, la mise en place de cette décision impliquerait la non présence en phase qualificative de joueurs tel que Gobert, Batum, Fournier, Heurtel, De Colo, Lauvergne et j’en passe… Seuls les joueurs de Pro A (seul grand championnat européen à s’être rangé du côté de la FIBA) pourraient participer à ces phases qualificatives.
Ce conflit, qui ne déteint que d’un problème d’ego entre ces différentes institutions - à qui aura le plus de pouvoir sur la scène internationale - pourrait donc avoir de lourdes conséquences sur la tenue des prochaines compétitions internationales et plus globalement sur l’organisation du basket mondial.
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