Barça-Paris SG : Au cœur du Collectif Ultras Paris
- Jonas Le Galèze
- 21 mars 2017
- 4 min de lecture
La "remontada", je l’ai vécue... Et j'en ai un souvenir cauchemardesque!

Mardi 07 Mars 2017 - 15h30 : Début d’un périple qui va me conduire à faire un aller-retour à Barcelone pour un match de football capital dans l’histoire de mon club de cœur, le Paris SG.
Je quitte les cours mardi à 15h30 pour me rendre à mon covoiturage au Cardo à 16h15 en direction du Parc des Princes à Paris 16ème (Départ des cars 21h).
La pression est déjà présente, le timing est très juste pour arriver à temps à Paris, mais je réussis tout de même à arriver à 20h45, après plus de 4 heures de route.
Une fois arrivés au Parc des Princes, nous sommes une centaine à embarquer dans les cars après un court briefing des leaders du Collectif Ultras Paris.
Ces derniers donnent les consignes à respecter lors du déplacement et nous souhaitent un bon voyage, car deux d’entre eux ne peuvent pas effectuer le déplacement, dont le capo principal.
Mardi 07 Mars 22h : Le grand départ est lancé, nous quittons la capitale avec une heure de retard à bord de nos deux cars remplis d’ultras complètement euphoriques à l’idée d’aller supporter leur club de toujours.
Les chants fusent tout le long de la nuit, nous faisons la fête, il en est difficile de s’endormir tellement l’excitation est forte. Quitte à rogner sur notre sommeil, nous chantons encore et encore notre amour pour Paris.
Mercredi 08 Mars 09h : Après 11 heures de route, nous arrivons à Carcassonne. Il est 9 heures du matin et l'un des deux cars tombe en panne sur une aire d’autoroute déserte. (pièce de la courroie de distribution à changer!)
La nuit a été courte, trois heures de sommeil pour ma part. D’autres n’ont pas dormi mais cette nouvelle ne gâche pas notre motivation à se rendre en Catalogne.
Nous appelons les dépanneurs qui arriveront 4 heures plus tard et effectueront les réparations en une heure. Nous repartons donc 5 heures après notre stop involontaire.
Nous reprenons la route à 14h. Il nous reste seulement 4 heures pour être devant le Camp Nou car le FC Barcelone a fixé le dernier délai à 18h.
Une fois la frontière passée, la guardia civil nous escorte à travers les bouchons jusqu’au stade pour assurer notre sécurité et nous permettre d’arriver à temps.
Mercredi 08 Mars 18h30 : Arrivée au Camp Nou après 20 heures de route au lieu des 15 heures prévues. Le FC Barcelone accepte tout de même notre entrée en parcage, malgré les 30 minutes de retard causées par la panne du second bus.
La descente du car est une libération, nous sommes enfin arrivés au pied du stade, nous chantons jusqu’à l’entrée visiteurs où l’accueil va s'avérer beaucoup moins drôle.
Nous arrivons donc à l’entrée visiteurs et je me dis : “Bah put***, les Espagnols, ils rigolent pas !” car juste en face de moi, se trouve plus d’une centaine d’agents de sécurité et de policiers formant un premier cordon de fouille légère.
Suite à cette première fouille, un contrôle aux chiens anti-stupéfiants & anti-pyrotechnie est effectué. Ensuite, se forme de nouveau un cordon de fouille des manteaux et sacs et, pour terminer, un quatrième et dernier cordon de fouille beaucoup plus rugueux que le premier.
Non, la palpation des parties génitales n’est pas une légende...
Une fois la fouille (très désagréable) passée, je dis à un ami du Collectif Ultras Paris: “Je pensais pas qu’on (les ultras) était encore plus détesté ici qu’en France”
Vous l’aurez compris à travers ces propos, Barcelone était mon premier déplacement hors des frontières françaises dans le cadre d’un match du Paris SG.
L’heure est venue de monter tout en haut du stade afin de rejoindre l’autre partie du Collectif Ultras Paris déjà présent dans la tribune visiteur. En effet, la grande majorité s'est rendue à Barcelone par leurs propres moyens.
Nous étions au total 4000, dont environ 500 membres du CUP.

Mercredi 08 Mars 20h30 : Le match démarre 1h30 après notre arrivée en tribune. La pression est à son maximum car, malgré l’avance confortable de 4 buts, nous sommes dans l’enceinte du meilleur club du monde. L’ambiance est électrique, les visages sont crispés, mais derrière ce masque, la motivation reste à son apogée.
Malgré le score défavorable de 3-0 à la 50ème minute sur un but de Messi, les supporters poussent, et nous en sommes récompensés car à la 62ème minute de jeu, Cavani marque un but plein de rage. (3-1)
Le but provoque l’euphorie dans le parcage parisien, l’ambiance est volcanique. Je n’avais jamais vu ça de ma vie lors d’un match à l’extérieur : les gens deviennent fous, les chants sont très puissants et un fumigène est “craqué” juste à ma gauche. J’ai vraiment l’impression d’être dans un volcan en éruption.
La 88èmè minute passe et il reste seulement 2 minutes de temps réglementaire pour que le Barça inscrive 3 buts pour se qualifier. Autant dire que c’est mission impossible!
On se voit déjà en quarts de finale, on chambre les Barcelonais proches du parcage en chantant “ADIOOOSS FC BARCELONE !!!”.
Nous ne savons pas alors que nous allons vivre la plus grosse désillusion de l’histoire de notre club. Le Barça revient alors à 4-1, puis 5-1 sur un penalty inexistant … il reste quelques secondes à jouer et le PSG est toujours qualifié, malgré ce score fleuve.
Vient alors un coup franc pour le club catalan à 10 mètres de la surface parisienne. C’est la dernière action du match, il suffit d’une défense rugueuse pour conserver ce score encore une petite seconde et éliminer le grand Barça.
Sergio Roberto marque à la réception de ce coup franc.
Le parcage s'éteint, personne n’arrive à y croire, aucun regard ne se croise. L'ambiance est terrible, les supporters sont abattus.
Le PSG est éliminé après avoir encaissé 3 buts en 7 minutes. Oui, 3 buts en 7 minutes
Nous attendons 45 minutes pour sortir de la tribune visiteurs. Ceux venus en cars rejoignent les bus, nous rentrons chez nous chamboulés après un voyage moins agité qu’à l’aller. (pas de panne cette fois-ci)
Jeudi 09 Mars 16h : Le retour au Parc des Princes s'effectue dans le calme. Je dois loger chez mon frère pour la nuit mais j’ai rencontré dans le car deux supporters qui venaient de la Roche/Yon. Ces derniers me proposent de me ramener chez moi directement. Nous repartons donc dans la foulée en direction de Nantes, de retour au bercail après un événement que je qualifierai... d’ascenseur émotionnel.
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