Récit d’un footballeur issu d’une famille vendéenne peu aisée, à une période où la place et l’impact du sport dans la société n’avaient pas la même envergure qu’aujourd’hui.
Sportif de haut niveau puis entraîneur et formateur hors pair, « Coco » Suaudeau est une personne passionnée, au parcours atypique, qui sera resté fidèle à son club de cœur toute sa carrière.
Après de longues années de formation sur les aires de jeux vendéennes mais aussi dans la cour de récréation, il est recruté à l’âge de 16 ans par le SO Cholet, alors en CFA. Mais jouer à ce niveau durant cette période ne suffit pas pour vivre. Il est donc contraint, en parallèle du football, d’aller travailler à l’usine pour se nourrir, mais aussi pour subvenir aux besoins de sa famille.
Mais la chance lui sourit. En effet, pendant cette période, il effectue également son service militaire. Il est donc contraint d’arrêter de travail pendant 26 mois. Il a la chance de réaliser son service au sein du bataillon de Joinville, où il a la possibilité de se confronter avec des joueurs professionnels. Grâce à ses bonnes prestations, il se fait repérer par le FC Nantes, et intègre le club en tant que stagiaire. Club qu’il ne quittera plus jamais.
Cette décision de partir à Nantes est très difficile à prendre et l’effraie car une toute nouvelle vie s’offre à lui loin de sa Vendée natale. Cependant, il décide quand même d’aller de l’avant et de quitter le nid familial.
Ses débuts professionnels
Lors de sa première année, le club obtient sa première montée en L1. Après leur montée en première division, les Canaris lui proposent un contrat professionnel qu’il accepte. Il devient donc un joueur professionnel lors de l’année 1963. Il participe à la première aventure du FC Nantes dans l’élite nationale. Au fil du temps, il devient un joueur indispensable à son équipe et un élément incontournable pour son entraîneur de toujours, José Arribas, qui dit de lui qu’il est « un des footballeurs les plus complets que je connaisse. Il a tout pour lui. C’est un stratège de grande classe ».
L’année 1965 est l’année de l’apothéose pour lui et son équipe. Il rapporte à Nantes leur premier titre de champion de France. L’année suivante est celle de la confirmation car il gagne pour la seconde fois consécutivement le championnat de France. Lors de l’année 1966, il est sélectionné pour la première fois en équipe de France A, ce qui est la récompense ultime pour un joueur français. Malheureusement il n’est pas sélectionné pour la Coupe du monde qui se dispute la même année en Angleterre, malgré ses bonnes performances. En 1969, à l’âge de 31 ans, Jean-Claude Suaudeau décide de raccrocher les crampons.
Un nouvel horizon
A la fin de sa carrière de sportif Jean-Claude Suaudeau doit se tourner vers une reconversion, à seulement 31 ans. José Arribas lui propose donc de le prendre sous son aile afin de lui apprendre le métier d’entraîneur. Durant quelques années, il est donc son bras droit et emmagasine de l’expérience en encadrant chaque jour l’équipe professionnelle.
De la déception à la consécration
Le jour où José Arribas décide de quitter son poste, Jean-Claude Suaudeau s’attend à être nommé comme nouveau manager. Mais contre toute attente, Jean Vincent lui est préféré. C’est une énorme déception pour lui. Le club lui propose donc de continuer de s’occuper de l’équipe et « Coco » est nommé parallèlement dirigeant du centre de formation.
Jusqu’en 1982, il s’occupe avec brio du recrutement et du centre de formation en mettant en place des stratégies qui portent leurs fruits.
En 1982, il prend finalement les rênes de l’équipe professionnelle et dès la saison 1982-1983, il devient champion de France. Il connaîtra également une carrière fantastique avec un autre titre de champion de France en 1995. Il est élu à trois reprises entraîneur de l’année, en 1985, 1992 et 1994. Parti en 1998 du FCN, il profite depuis de sa retraite, entre Nantes et la Bretagne.